Le secteur de la restauration collective a généré environ 11 milliards d'euros de chiffre d'affaires
chaque année. Trois entreprises réalisent 70 % du chiffre d’affaires du secteur. Ces trois
entreprises (Compass, Elior, Sodexo) sont des filiales des grands groupes internationaux (anglais
pour la première, français pour les deux autres), présents dans de nombreux pays ou continents.
Le secteur emploie 200 000 personnes qui travaillent dans la restauration collective, soit 110 000
salariés en équivalent temps plein.
La précarité de l'emploi dans le secteur de la restauration collective est un véritable scandale pour
la CGT ! Cette activité génère des milliards d'euros chaque année, qui exploite leur personnel. Les
emplois sont majoritairement occupés par des employés et des ouvriers non qualifiés, et les
femmes sont particulièrement exposées à la précarité en raison du temps partiel systématique.
La situation des femmes dans ce secteur de l'emploi est préoccupante. Non seulement elles sont
majoritairement cantonnées à des emplois précaires et peu qualifiés, mais en plus elles sont
souvent contraintes de travailler à temps partiel. Cette situation est intolérable pour la CGT et ne
peut continuer. Les femmes sont souvent les premières victimes de l'imposition du temps partiel
dans les entreprises. Elles sont soumises à des horaires contraignants et instables, qui ne leur
permettent pas de concilier facilement leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Cette
situation les rend vulnérables à la précarité et les expose à des situations de pauvreté.
Il est également inacceptable que les femmes soient souvent les seules à être soumises à
l'imposition du temps partiel. Les hommes ont rarement ce type de contrat, ce qui crée une
discrimination de genre.
Au nom de la CGT, nous revendiquons au sein de la branche des mesures concrètes pour lutter
contre la précarité de l'emploi, en particulier pour les femmes. Les entreprises doivent être incitées
à proposer des emplois à temps plein, afin de permettre aux travailleuses de vivre dignement de
leur travail.
Il est urgent de soutenir les femmes dans leur parcours professionnel en leur offrant des
opportunités de formation et en leur permettant d'accéder à des emplois mieux rémunérés. Les
femmes ne doivent plus être pénalisées dans leur carrière professionnelle en raison des inégalités
salariales et des discriminations systémiques. Nous revendiquons également que des mesures
soient prises pour favoriser l'égalité professionnelle entre les sexes et l'accès à des emplois
qualifiés en branche. La CGT demandera la mise en place de politiques ambitieuses au niveau
de la branche pour lutter contre la précarité et réduire les inégalités.
Par ailleurs, il est scandaleux de constater que les salaires au sein de certaines entreprises régies
par la convention collective sont indécemment faibles, et que les conditions de travail sont tout
simplement inacceptables. Ce constat est sidérant, et il doit susciter notre colère et notre
indignation.
En effet, comment peut-on tolérer que des travailleurs soient payés une somme dérisoire pour leur
labeur quotidien, alors que le coût de la vie ne cesse d'augmenter. Comment peut-on accepter que
des travailleurs soient soumis à des horaires épuisants, à une charge de travail excessive, et à des
pressions répétées de la part de leur employeur.
La convention collective, censée protéger les salariés et leur garantir des conditions de travail
justes et dignes, semble avoir failli à sa mission. Les travailleurs sont laissés à leur sort,
abandonnés à des employeurs qui ne cherchent qu'à les exploiter pour en tirer le maximum de
profit. Il est grand temps que nous prenions conscience de cette situation inacceptable, et que
nous agissions pour y remédier.
CIRCULAIRE DE BRANCHE
RESTAURATION COLLECTIVE IDCC 1266
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Nous devons exiger des salaires décents pour tous les travailleurs, ainsi que des conditions de travail justes et
équitables. Nous devons nous battre pour que chaque travailleur soit respecté et traité avec considération, quels
que soient son origine, son sexe ou sa condition sociale.
En fin de compte, nous devons faire preuve de solidarité et de détermination pour lutter contre l'injustice, la
précarité et la pauvreté. Le temps est venu d'agir pour faire respecter les droits de chaque travailleur, et pour
mettre fin aux abus de certains employeurs de ce secteur mal intentionnés. Nous devons nous rassembler et
faire front commun pour exiger une convention collective de la restauration collective juste et équitable, qui
protège les intérêts des travailleurs et des travailleuses de ce pays. Les salariés sont exploités, travaillant dans
des conditions difficiles et souvent sans reconnaissance. La CGT revendique des salaires décents et des
conditions de travail équitables pour tous les travailleurs et travailleuses de la restauration collective. (Voir ci-
dessous les revendications de la CGT en branche)
Il est plus que temps que les choses changent dans ce secteur, où les multinationales étouffent la concurrence,
tout en traitant leurs salariés avec le plus grand mépris. Nous appelons à une prise de conscience collective de
la précarité de l'emploi dans ce secteur et à une mobilisation générale pour obtenir des conditions de travail
décentes et une rémunération juste pour tous les travailleurs et travailleuses. Il est temps de sortir de la
précarité !
Négociation sur les salaires en branche : La branche conventionnelle de la restauration collective est touchée
de plein fouet par les politiques sociales et salariales actuelles. La forte hausse du SMIC, la revalorisation
insuffisante des minimas de branche et les faibles augmentations de salaire au sein des entreprises entrainent
une massification des salaires autour du SMIC et une dévalorisation des salaires des travailleurs les plus
modestes.
Malgré une revalorisation insuffisante des minimas de branche, les entreprises ont tendance à préférer recruter
à des niveaux de salaire bas, favorisant les contrats précaires. De plus, la politique d'exonération fiscale sur les
salaires au niveau du SMIC incite également les employeurs à ne pas proposer des rémunérations plus élevées.
L’inflation a impacté le pouvoir d'achat des salariés, et la question salariale a été mise au cœur des négociations
en branche. À l’issue de nombreuses réunions, un accord salarial à 1,75% d’augmentation a été proposé par les
organisations patronales.
Leur pitoyable et insultant accord salarial à 1,75% a été balayé d'un revers de main par tous les syndicats, sauf
la CFTC, car ils savent que ce n'est rien de plus qu'une plaisanterie. Une nouvelle négociation a été demandée
en intersyndicale, car il était hors de question que les travailleurs soient ainsi méprisés. Mais évidemment, les
patrons n'ont pas jugé bon de nous accorder plus de temps (1H30) que ce qui s'avérait nécessaire pour rire une
bonne fois de plus de nos revendications. Ils montrent clairement qu'ils se fichent complètement des
revendications des salariés et des syndicats. Nous ne nous laisserons pas faire, et nous ne reculerons pas
jusqu'à ce que nous ayons obtenu un accord juste et équitable pour tous les travailleurs de cette branche.
Face à cette situation, la CGT revendique un premier niveau de salaire de 2000 euros pour les travailleurs de la
restauration collective. Il est temps que les employeurs prennent leurs responsabilités et proposent des
rémunérations plus justes pour leurs salariés. Ils doivent cesser de privilégier les contrats précaires et renforcer
la reconnaissance de la valeur du travail. Les salariés de la restauration collective méritent une rémunération
décente pour le travail qu'ils fournissent et la société doit prendre conscience de l'importance de cette profession
dans notre économie. La revalorisation des bas salaires comme le revendique la CGT, à un niveau de
2000 euros au premier niveau, permettrait d’éviter leur tassement autour du SMIC, de réengager leur mouvement
de rattrapage et de suppléer le faible dynamisme des négociations dans cette branche.
Point de vigilance sur les nouveaux acteurs : Les enseignes de la grande distribution alimentaire sont de plus
en plus présentes sur le marché de la restauration collective, notamment dans le segment de la pause-déjeuner
grâce à des partenariats avec les agrégateurs et opérateurs de dark kitchens. Les agrégateurs de livraison, tels
que Uber Eats et Deliveroo, sont de plus en plus utilisés pour la livraison de repas en entreprise et en télétravail.
Les cantines connectées ont également un important potentiel de développement. Ces nouveaux acteurs sur le
marché auront des conséquences néfastes sur l’emploi des salariés, avec notamment des répercussions sur les
métiers de la restauration collective traditionnelle. La CGT se montre très préoccupée par les répercussions de la
concurrence sur la perte d'emploi dans le secteur. Afin de protéger les intérêts des salariés de la branche, elle
restera vigilante sur ce sujet. En effet, les répercussions économiques et sociales de la globalisation imposée par
les multinationales n'épargnent aucun secteur professionnel. Il faut donc engager une lutte active pour
sauvegarder les emplois et garantir des conditions de travail décentes.
La CGT s'engage à promouvoir une politique active de défense des travailleurs pour éviter les conséquences
désastreuses de la mondialisation.
Fusions et absorptions : Les fusions, absorptions et autres restructurations ont été largement utilisées dans le
secteur de la restauration collective ces dernières années, créant de nombreux problèmes pour les travailleurs de
ce domaine. Avec la crise sanitaire et l'essor du télétravail, les organisations patronales ont encore trouvé de
nouveaux éléments pour justifier ces décisions, mais cela a un impact négatif sur les conditions de travail, les
salaires et la pérennité de l'emploi dans ce secteur.
En effet, lorsque des entreprises fusionnent ou s'absorbent (exemple Elior, Mrs...), elles cherchent généralement
à réduire les coûts. Cela peut se traduire par une diminution des salaires ou des avantages sociaux pour les
travailleurs, ce qui a pour effet de fragiliser leurs droits et leur situation financière. De plus, ces absorptions ou
fusions peuvent souvent entraîner des licenciements massifs ou des transferts de personnel vers des entreprises
moins-disantes en termes de droits sociaux et de salaires.
Il est donc crucial que les travailleurs du secteur de la restauration collective se mobilisent pour défendre leurs
droits et s'opposent à ces fusions, absorptions et autres restructurations qui sont souvent utilisées comme des
outils pour baisser les salaires et licencier à bas coûts. En somme, les récentes fusions et absorptions dans le
secteur de la restauration ont eu des conséquences importantes pour les travailleurs, sapant leurs droits et
mettant en danger leur situation financière.
La CGT à un rôle important à jouer dans cette lutte, en travaillant en branche à protéger les intérêts des
travailleurs et en cherchant à obtenir des garanties pour leur emploi, leurs salaires et leurs conditions de travail.
Nous appelons donc à la mobilisation et à la grève de tous ceux qui sont concernés afin de faire valoir leurs
droits et de s'opposer aux décisions patronales qui cherchent à réduire les coûts au détriment des travailleurs.
Mobilisations : Nous sommes conscients des difficultés que rencontrent les travailleurs de la restauration
collective en matière de salaire et de précarité de l'emploi. C'est pourquoi la CGT appelle tous les travailleurs de
ce secteur à se mobiliser pour défendre leurs emplois et à revendiquer des augmentations de salaire. Nous ne
pouvons plus accepter que les employeurs de ce secteur favorisent les contrats précaires et dévalorisent la valeur
du travail.
Nous appelons donc tous les travailleurs de la restauration collective à se mettre en grève et à revendiquer de
meilleures conditions de travail et des augmentations des salaires. Nous ne pouvons pas laisser cette situation
perdurer. Nous devons agir maintenant pour faire entendre notre voix et pour faire en sorte que cette profession
soit reconnue à sa juste valeur.
Les salariés de la branche ont été fortement mobilisés contre la réforme des retraites qui repousse l'âge de
départ à 64 ans et met en péril les pensions des salariés les plus précarisés. Malheureusement la réforme des
retraites actuelle ne fait qu'ajouter à cette précarité en menaçant l'avenir des travailleurs de ce secteur. Les
salariés de la restauration collective seront les premiers impactés par cette réforme, amplifiant ainsi les inégalités
sociales.
Ainsi, il est temps de s'unir et de se mobiliser pour demander des augmentations des salaires, des contrats stables
et des conditions de travail décentes. La grève est un moyen de se faire entendre et de faire valoir nos droits en
tant que travailleurs.
La CGT appelle donc toutes les salariés travaillant dans la restauration collective à se mobiliser ensemble
pour exiger des changements significatifs et obtenir une rémunération qui soit à la hauteur de nos
compétences et de notre travail acharné. Nous ne pouvons pas laisser nos emplois être négligés et notre
avenir compromit.
Nous sommes forts ensemble et nous pouvons lutter pour notre droit à une vie meilleure......
CIRCULAIRE DE BRANCHE RESTAURATION-COLLECTIVE MAI 2023[12578]